L’opéra en Italie : une tradition artistique majeure

Vous avez quelques secondes pour réfléchir… oui c’est un mot italien donc qu’il soit né en Italie n’était pas très difficile à deviner ! Mais dans quelle ville, quel théâtre, avec quel compositeur ? Si je vous donne un indice en vous disant que l’opéra est né dans une ville déjà renommée pour être le berceau de la culture italienne ? Tic, tac, tic, tac… Et oui Florence, bravo ! De son nom vrai nom Firenze. Euridice de Jacopo Peri (1561-1633) fut selon certains le premier opéra joué au Palais Pitti dans le cadre des célébrations du mariage d’Henri IV et de Marie de Médicis. D’autres musicologues, plus puristes, attribuent le premier opéra occidental à Monteverdi et son oeuvre Orfeo jouée en 1607 à Mantoue, Mantova de son nom italien.

Alors Monteverdi ou Peri ? Les deux utilisaient les mêmes codes : « une alternance entre passages chantés (arioso) et récités (recitativo), un nombre important d’instruments en accompagnement, et une identité vocale propre à chaque personnage » tel que le résume simplement et efficacement la journaliste Nathalie Moller dans un article paru sur le site de France Inter à lire ici.

De nombreux compositeurs ont contribué à la richesse de la scène de l’opéra italienne. Parmi les plus connus ont peut citer Giuseppe Verdi qui est considéré comme l’un des plus grands compositeurs d’opéra. Verdi a écrit des œuvres devenues si populaires que même ceux qui ne s’intéressent pas à l’opéra ont entendu La Traviata, Nabucco ou encore l’air de La donna è mobile dans Rigoletto mon préféré, au moins une fois.

Gioachino Rossini (1792-1868) est connu pour ses opéras comiques tels que Le Barbier de Séville (Il barbiere di Siviglia) qui a eu un impact considérable sur la musique d’opéra. Ses oeuvres sont caractérisées par des mélodies enjouées, des ensembles vocaux délirants et des personnages hauts en couleur. Décédé à Paris en 1868, Rossini est enterré au cimetière du Père Lachaise.

Giacomo Puccini La Bohème (1896), Tosca (1900) et Madame Butterfly (1904) sont trois des oeuvres les plus connues de Puccini. Giacomo, arrière petit fils d’une lignée de compositeurs, a grandi dans un environnement propice à la musique. C’est en écoutant Aïda de Verdi qu’il a su qu’il deviendrait compositeur lui aussi. Parti étudié la musique à Milan, il se démarquera de ses aïeux en intégrant un mouvement rejetant le conservatisme de la bourgeoisie et souhaite bousculer les codes de la création artistique. Son approche de l’opéra ne fait pas l’unanimité à l’époque, loin de là. La première représentation de Madame Butterfly à La Scala de Milan en 1904 a été mal accueillie par le public et la critique italienne. Certains ont même qualifié l’opéra de « musique japonaise de pacotille ».

Cependant, Puccini a persisté et a révisé l’opéra pour ses représentations ultérieures. Aujourd’hui, Madame Butterfly est considéré comme l’un des opéras les plus populaires et les plus aimés de Puccini, bien que certaines questions concernant sa représentation culturelle continuent de faire l’objet de débats et de critiques.

Dans un article « guide des 12 plus beaux opéras du monde à visiter au moins une fois dans sa vie », le magazine Vogue classait 3 théâtres italiens : La Fenice, La Scala et il Teatro San Carlo. Mais j’ai aussi un lieu où écouter de l’opéra que j’affectionne particulièrement. Petit tour d’horizon.

Il teatro alla Scala

Il est considéré comme l’un des théâtres d’opéra les plus prestigieux au monde. Son histoire remonte à 1778, lorsque le théâtre a été fondé par la reine Marie-Thérèse d’Autriche. La Scala de Milan a connu de nombreux moments importants de son histoire, notamment la première représentation de Norma de Bellini en 1831, la première de Aida de Verdi en 1872 et la première de Turandot de Puccini en 1926.

Le bâtiment lui-même est un chef-d’œuvre d’architecture. La simplicité de sa façade blanche en marbre blanc dénote avec le faste de son intérieur élégant, décoré avec des fresques, des statues et des boiseries. La salle de spectacle elle-même est remarquable, avec une scène spacieuse et une acoustique exceptionnelle dont la Callas était fidèle.

Au fil des ans, la Scala est devenue un symbole de l’excellence musicale en Italie et continue d’attirer des visiteurs du monde entier.

La Fenice à Venise

La Fenice est un théâtre lyrique fondé en 1792 dans un style Neo classique au coeur de Venise. Il renaît de ses cendres deux fois : détruit par un incendie en 1836 et en 1996, il sera reconstruit à l’identique en 1837 puis en 2004. Une incroyable coïncidence puisque La Fenice signifie Le Phénix en italien. Voilà un bel exemple de nom prédestiné.

Le théâtre accueille des productions d’opéra, de ballet et de concerts de musique classique. Je l’ai visité il y a quelques années et je vous conseille de le faire lors de votre prochain voyage à Venise. Équipé d’un audio guide, ou sans si votre maitrise de la langue italienne le permet, vous parcourrez les plus prestigieux endroits de ce théâtre sur les pas de Maria Callas qui en fut résidente de 1947 à 1954. Je vous invite à consulter l’histoire de la Fenice en italien sur le site officiel ici.

Il teatro San Carlo à Naples

Le Théâtre San Carlo de Naples est le plus ancien opéra en activité en Europe. Il a été fondé en 1737 et a été inauguré en 1741 avec la première de l’opéra Andromeda de Baldassare Galuppi. Le bâtiment a une architecture néoclassique imposante, avec des colonnes, des fresques et des sculptures qui en font un exemple unique d’art baroque napolitain. C’est l’un des théâtres les plus grands d’Europe, pouvant accueillir jusqu’à 1700 spectateurs. La salle de spectacle est réputée pour son acoustique exceptionnelle, qui permet une expérience d’écoute unique pour les spectateurs.

Les arènes de Verone, mon préféré

Et pour terminer, mon théâtre préféré, celui dans lequel j’ai découvert l’opéra. Un magnifique théâtre à ciel ouvert où tous les ans depuis près de cent ans, un l’Arena di verona festival permet de rendre l’opéra populaire. Lorsque j’étais enfant, mes parents m’y emmenaient. On s’installait tout en haut dans les gradins avec la glacière remplie de panini, aux milieu des nombreuses familles italiennes. Je me souviens d’une ambiance joyeuse et bruyante, de conversations mélées aux cris des enfants. Il ne fallait pas plus de deux notes pour que ce joyeux ramdam ne laisse place à un incroyable silence puis à la magie de l’opéra.

Vous vous doutez bien que je ne pouvais pas terminer cet article sans vous recommander de joindre utile et agréable. En effet, l’opéra peut participer à améliorer votre compréhension de la langue italienne. Il existe un site où vous pouvez regarder de nombreux opéras en streaming sous-titrés en italien et gratuitement : operastreaming.com Voilà une opportunité de vous familiariser différemment avec la langue italienne et d’enrichir votre culture.